Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/82

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sage, les têtes se retournaient avec une curiosité que j’interprétais défavorablement. Je me demandais alors ce qui pouvait bien motiver l’effet qu’il m’arrivait de produire et sur le caractère duquel il m’était difficile de me méprendre, mais dont je ne trouvais la raison ni dans ma conduite, ni dans mon accoutrement. Ma démarche était modeste et mon vêtement toujours simple et convenable. Je ne cherchais à attirer l’attention ni par mes gestes, ni par mes habits. Je ne faisais rien qui pût être remarqué ou qui pût prêter à sourire et cependant je sentais que les yeux me considéraient avec une certaine ironie à laquelle j’étais loin d’être insensible. Il en résultait pour moi une espèce de gêne qui me faisait, comme je l’ai dit, préférer aux promenades citadines les promenades champêtres de notre Monte Berico.

J’y montais donc presque chaque jour, car le bon abbé Clercati exigeait que, pour me