Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/97

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des veilles et je le considérais avec anxiété, tandis que le bon abbé Clercati le contemplait avec amour. Il contenait le texte de la harangue latine que je devais adresser au Comte et à la Comtesse et qui servirait d’ouverture et de préambule à la cérémonie qui se préparait. Cette harangue, je le répète, nous avait coûté bien des veilles, et l’abbé et moi nous avions mis en commun toute notre latinité afin de la fournir des tours les plus élégants et les plus oratoires et de la rendre digne de l’usage auquel elle était destinée. Pas une phrase qui n’en eût été polie et repolie, pas un terme qui n’en eût été pesé et repesé. Quant au fond il était plein des éloges les plus vifs et les plus délicats, comme l’exigent ces sortes de composition, auxquels nous avions essayé de donner la forme la plus doctement cicéronienne. L’abbé Clercati, de bonne foi, considérait cette harangue comme un chef-d’œuvre où il n’y avait rien à repren-