Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/10

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Fort en vue alors, pour ses aventures, tant de guerre que de galanterie, par ses façons d’homme à la mode et ses exploits de hardi partisan, il semblait plutôt voué aux passe-temps des nouvellistes qu’aux veilles des historiographes, et ce ne fut point une petite surprise d’apprendre son intervention occulte aux événements les plus graves et non seulement qu’il y participait mais encore qu’il en conduisit les origines à leurs issues et les intrigues à leurs péripéties.

Cette entrée de M. d’Amercœur dans l’histoire se fait peu à peu et se confirme à mesure que sa présence y tourne à la préséance et qu’il dépossède de leurs faux attributs des figures fameuses qui n’y deviennent plus que des masques apocryphes sous lesquels on distingue, grossi pour ces mimiques où il répugnait, le fin sourire de leur mystérieux instigateur. Le voici donc un homme qui a dirigé son temps. On lui découvre une action secrète, et il semble, après tout, qu’on ait raison de voir en lui un des ressorts de l’époque. Sinon, et au moins, il reste un cas de concordance unique par la façon presque merveilleuse dont les faits de sa vie s’adaptent, comme d’eux-mêmes, au sens et à la