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VIII

LA MAISON MAGNIFIQUE

« La maison que je construisis pour Madame de Sérences était grande et magnifique. Les plus nobles carrières en fournirent la pierre et le marbre : le bois en vint des plus belles futaies. L’architecte, un vieillard chauve et sbarbat, agissait selon d’anciens préceptes. A la science de la bâtisse il joignait l’entente des jardins. Il excellait à y disposer les eaux tant plates que jaillissantes. Il savait planter les bosquets, enchevêtrer les labyrinthes et faire tourner au faîte des toits les girouettes les plus ingénieuses.

Après avoir choisi l’orientation et composé les perspectives, son art s’étendait au détail intérieur. Derrière l’aspect des façades il agençait le secret des appartements : lustres pendant aux plafonds comme les stalactites des