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III

LA LETTRE DE M. DE SIMANDRE

Je profite pour vous écrire, mon cher cousin, du congé d’un de mes hommes qui s’en va vers votre pays et je prends en même temps la liberté de vous recommander le drôle. C’est un gaillard : vous pourrez sans doute l’utiliser. Il se montre en toute conjoncture d’une ressource et d’une discipline admirables et j’aimerais en ceci que votre fils lui ressemblât, car c’est votre Polydore qui sera le sujet de ma lettre, ma santé restant bonne et mon âge me préservant des aventures où le sien ne le hasarde que trop.

Donc je ne vous parlerai pas de moi. Vous me savez d’un bout à l’autre, de la garde à la pointe, de la riposte à la parade. Je suis le même et je ne m’apercevrais guère des années si la différence entre les hommes de notre temps et les