dait sa bouche. Dans ses yeux très noirs des paillettes de cuivre scintillaient par instants et parmi sa barbe brune trois fils d’or s’entrecroisaient. Au départ il serra les mains de Madame de Ferlinde entre ses doigts aux ongles aigus et, pendant qu’il la regardait, M. d’Amercœur vit les parcelles métalliques se multiplier dans ses yeux qui jaunirent d’une sorte d’éclair furtif, passionné, violent et presque aussitôt évanoui.
Cette première visite ne resta pas sans suite ; M. d’Amercœur revit fréquemment le vestibule de stuc où passait, le sabot levé sur son socle de marbre, le Centaure de bronze. La pomme d’onyx luisait dans sa main. M. de Nouâtre ne s’expliqua jamais sur l’origine et l’objet des collections singulières qui se trouvaient rassemblées dans son hôtel. Il n’en parlait pas autrement que pour faire remarquer la rareté d’un livre ou la beauté d’un bibelot. Rien de plus et aucune allusion aux circonstances de leur première rencontre. Sa réserve causa celle de M. d’Amercœur. Ces rapports de cérémonieuse amitié préservèrent le secret de l’un en n’autorisant pas la curiosité de l’autre, et tous deux