Page:Régnier - La Cité des eaux, 15e éd.djvu/125

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Les cloches de ce soir ont des rumeurs de bronze
Comme si se heurtaient entre eux des fruits d’airain
Et, mûres maintenant pour la nuit et pour l’ombre,
Elles sonnent au fond d’un ciel d’où filtre et tombe
La cendre qui succède au crépuscule éteint.

Le jour renaîtra-t-il de la nuit taciturne ?
La vie est-elle morte avec lui sourdement ?
Vous entendrai-je encore, ô cloches, une à une,
Recommencer ― Espoir, Amour, Regret ― chacune
Votre bruit tour à tour d’or, de bronze et d’argent ?