Page:Régnier - La Cité des eaux, 15e éd.djvu/163

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Au survivant,
À Pan,
Le dernier Dieu,
Disant :

« N’allume pas pour lui le bûcher ni la torche ;
Le grand Pan ne veut pas les brebis qu’on écorche,
Ni le jeune taureau,
Ni la blanche génisse et la plaintive agnelle
Dont la gorge entr’ouverte au sang qui en ruisselle
Râle sous le couteau.

Ne choisis pas non plus pour charger ta corbeille
Le fruit de l’espalier ni le fruit de la treille,
Épargne à ta moisson
D’en prélever pour lui sa gerbe la plus ronde ;
Pas plus que le miel roux ou que la cire blonde
Pan n’aime la toison

Des bêtes que poursuit le vol clair de la flèche
Ou que prend en ses lacs, caché sous l’herbe fraîche,
Le piège secret,
Ni l’écaille diverse, incertaine et changeante
De celles que ramène aux mailles qu’elle argente
La nasse ou le filet.