Page:Régnier - La Cité des eaux, 15e éd.djvu/18

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Le murmure secret de la rumeur illustre,
Dont le siècle a rempli vos bosquets toujours beaux,
Ni quelque vaine gloire accoudée au balustre,
Ni quelque jeune grâce au bord des fraîches eaux ;

Il ne demande pas qu’y passe ou qu’y revienne
Le héros immortel ou le vivant fameux
Dont la vie orgueilleuse, éclatante et hautaine
Fut l’astre et le soleil de ces augustes lieux.

Ce qu’il veut, c’est le calme et c’est la solitude,
La perspective avec l’allée et l’escalier,
Et le rond-point, et le parterre, et l’attitude
De l’if pyramidal auprès du buis taillé ;

La grandeur taciturne et la paix monotone
De ce mélancolique et suprême séjour,
Et ce parfum de soir et cette odeur d’automne
Qui s’exhalent de l’ombre avec la fin du jour.