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LA SANDALE AILÉE


Ma tristesse me vient de plus loin que moi-même,
Elle m’est étrangère et ne m’appartient pas,
Et tout homme, qu’il chante ou qu’il rie ou qu’il aime,
A son heure l’entend qui lui parle tout bas,

Et quelque chose alors se remue et s’éveille,
S’agite, se répand et se lamente en lui,
A cette sourde voix qui lui dit à l’oreille
Que la fleur de la vie est cendre dans son fruit.