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LE DISCIPLE


Ainsi qu’Alphésibée imite dans Virgile
Les satyres dansants que surprend le matin,
O mon maître, j’essaie, à mon souffle incertain,
De retrouver ta voix sur ma flûte fragile.

Que la rose éphémère ou le lierre agile
A défaut du laurier me couronne au festin
Où, comme tu haussais de ton geste hautain
Ta coupe d’or, je lève une tasse d’argile !

Si de quelque beau chant résonne par ma bouche
La rumeur éclatante, héroïque et farouche,
Que la gloire l’ajoute à l’écho de ton nom,

Car la torche allumée à ton bûcher qui brûle
A fait seule, au galop sur la pente du mont,
Les Centaures s’enfuir devant l’ombre d’Hercule !