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LES JEUX RUSTIQUES ET DIVINS


LA MAISON


La maison sur les eaux, pour s’y mirer, se penche,
Elle est fleurie ; elle est fragile et toute blanche
Sous la vigne obstinée et le lierre fidèle.
Le ciel est beau ; les fleurs sont douces ; l’hirondelle
Noue et dénoue autour son vol qui s’enchevêtre,
Et dans l’eau singulière on la voit apparaître
Au miroir assombri que sa gaîté traverse,
Chauve-souris soudain d’un crépuscule inverse,
Avec la maison pâle et le ciel terne et sombre ;
Et les deux cygnes blancs au-dessus de leur ombre
Qui se reflète noire et ne les quitte plus,
Mystérieux jumeaux l’un à l’autre apparus,
Semblent, doubles sur l’onde où leur spectre les suit,
Unir l’heure du jour à l’heure de la nuit.