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LES JEUX RUSTIQUES ET DIVINS


DÉJANIRE


J’ai bu le vin sanglant aux outres de l’automne
Et j’ai cru le ciel clair encore et l’heure bonne,
Toute de solitude et toute de forêt,
Et ma joie en dansant s’esquive et disparaît,
Entraînant par la main mon Avril, et mon Ombre
Les a suivis vers les arbres du passé sombre
D’où je les entends rire ainsi que j’avais ri,
Jadis, quand près de toi mon amour a fleuri
Aux roses que cueillait le geste de ta grâce
Souriante et maligne à feindre d’être lasse
Pour que le bois durât à nos pas jusqu’au soir.
Printemps perdus ! l’automne a mêlé ses boucs noirs
Aux plus blanches brebis de nos douces pensées ;
Les Satyres ont ri de nos mains enlacées.
Et les feuilles tombaient quand mûrirent les fruits,
Et le vent emporta nos paroles, et puis