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LA CORBEILLE DES HEURES


Et toi, pour évoquer ton ancienne extase
Et les soleils décrus par delà l’hiver mort,
Tu voudras, près de l’âtre où le sarment s’embrase,

Forger avec tes mains une corbeille d’or ;
Tu la feras plus vaste et la feras plus belle
Que celle d’argent même et d’osier, et, encor

Les Heures reviendront vers toi qui les appelles,
Une à une, à pas lents, en silence et toujours,
Cortège que ta vie eut sans cesse auprès d’elle,

Les Heures de tristesse et les Heures d’amour
Et celles qui jadis jusqu’à toi sont venues
Y reviendront verser la cendre de tes jours…

Tu fermeras les yeux, car elles seront nues.