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LA CORBEILLE DES HEURES


ODE I


Septembre !
D’entre tes frères, du fond de l’an,
Qui dorment, côte à côte, et attendent,
Visages d’ombre ou profils clairs,
Septembre !
Tu t’es levé, heureux et lent,
D’entre les heures endormies,
Tu t’es levé d’entre tes frères, les mois morts
Qui séjournent et qu’on oublie,
L’un avec sa couronne d’or
Et l’autre son bandeau de feuilles mortes,
Et l’autre avec son sceptre de fer,
Et l’autre avec ses corbeilles,
Et Mai, le blond, qu’en souriant réveille
Avril qui, fleur à fleur, l’enlace de guirlandes ;
Septembre !
Tu t’es levé vers moi qui marchais en pleurant
Le long de l’an.