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ARÉTHUSE

Les feuilles et le vent de la vieille forêt ;
Et je marche parmi les chambres solitaires
Où quelqu’un parle avec la feinte de se taire,
Car ma vie a des yeux de sœur qui n’est pas morte ;
Et j’ai peur, lorsque j’entre, et du seuil de la porte,
De voir, monstre rieur et fantôme venu
De l’ombre, avec l’odeur des bois dans son poil nu,
Quelque Faune qui ait à ses sabots sonores
De la boue et de l’herbe et des feuilles encore,
Et, dans la chambre taciturne, de le voir
Danser sur le parquet et se rire aux miroirs !