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L’HOMME ET LA SIRÈNE

Aux dernières étoiles d’une aube sur la Mer, debout à la proue d’un navire qu’on ne voit pas, le veilleur parle ; Sa voix s’éloigne à mesure que le ciel s’éclaire.


LE VEILLEUR DE PROUE


Je suis celui qui veille sur la proue…
L’un connaît les ancres et les voiles,
Un autre les étoiles,
Certains sont plus sages qui jouent
La route aux dés et s’endorment — on gagne, on perd !
Sans souci d’à quel vent s’oriente la proue ;
Mais moi, je sais la Mer !

Elle est douce, aujourd’hui sous les étoiles
Qui déclinent, et les agrès geignent tout bas,
Le long des voiles ;
Le vent est tombé et le navire est las,
Et tous dorment et tout est calme,