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LE PASSAGER


Laisse la porte ouverte à tous, qu’un autre tente
De rallumer à l’âtre où le feu s’est éteint
La broussaille épineuse et la pomme de pin ;
Leur cendre fut jadis une flamme vivante.

Tu as passé le seuil que fuit ta vie errante ;
Ne te retourne pas vers le passé ; ta main,
De ta lampe penchée, éclairerait en vain
L’obscur sommeil qui clôt sa face sans attente.

Les larmes de l’amour ont pleuré l’heure morte ;
Emporte seulement sous ton manteau, emporte
Le grand coq familier qui réveillait vos yeux ;

Respire. L’air salin a gonflé ta poitrine !
Et son chant saluera demain sous d’autres cieux
La matinale mer et l’aurore marine.