Page:Régnier - Les Médailles d’argile, 1903.djvu/113

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Debout et nue ;
Et moi, couché
Sur la terre durcie à mes ongles en sang,
Je n’ai pour y sculpter mon rêve frémissant
Et le rendre éternel en sa forme fragile
Qu’un peu d’argile,
Rien d’autre
Pour façonner mes médailles mélodieuses
Où je sais dans la glaise ocreuse
Faire, visage d’ombre ou profil de clarté,
Sourire la Douleur et pleurer la Beauté…

Mais dans mon âme au loin l’amour gronde ou roucoule
Comme la mer, là-bas, derrière les pins rouges.