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hélène de sparte

LA BARQUE


Le battant refermé de la porte d’airain
Fait vibrer au tombeau l’urne où reste ta cendre,
Hélène, et vers les bords du fleuve souterrain
Ton Ombre maintenant est libre et va descendre.

Comme autrefois, parmi les fleurs des jardins clairs,
Tu marchais en riant à l’aurore naissante
Silencieusement tu passes à travers
La nuit pâle qui mène à la sombre descente.

C’est le royaume obscur et le pays secret,
Et pourtant peu à peu ta mémoire étonnée
Y retrouve au réveil comme un terrestre attrait
Du sol héréditaire où ta vie était née