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LE DERNIER SOIR


La haute lampe
Brûle sur la table en silence,
Droite parmi les libres lus
Où ma tête s’est inclinée ;
Je n’entends plus,
Mélancolique et vigilante,
Passer et rôder par la chambre
La vieille Année.

Elle s’est faite humble, patiente et grave
En sa grise robe d’hiver,
Pour s’asseoir près de l’âtre clair
Où se chauffent ses mains baissées ;
Elle s’est faite douce et grave
Avec des pas légers qui semblent
Marcher à travers mes pensées
Sur de la cendre.