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les médailles d’argile

La flûte avec le vent s’est tue au fond du soir.

Vous êtes belle de toute votre vie et de vos jours
Qui, un à un, vers vous s’en viennent
Menant l’Amour
Nu dans sa robe d’or et de laine
Avec sa gourde et son diadème ;
À vos roses il mêlera ses épis lourds
Et, pas à pas, la main dans la sienne,
Vous irez vers l’aurore et, dans la nuit sereine
Où s’est brisée avec le vent ma flûte vaine,
Vous entendrez,
Une à une, sous les roses et les cyprès,
Chanter dans l’ombre les fontaines.