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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/117

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un opprobre universel, conviendrait-il d’être certain que, des deux personnes indispensables dans cette affaire, une n’ait point eu de bonnes excuses à s’y laisser aller et que l’autre ait eu à en souffrir autant qu’on le pense communément, ce qui ne me paraît point le cas de votre petite Annette, puisqu’elle en montre, comme vous le dites, moins de chagrin que de…

M. Herbou n’acheva pas son propos, car madame de Preignelay l’interrompit avec vivacité.

– Ah, monsieur, pouvez-vous parler ainsi avec tant de légèreté d’un événement dont les suites sont si considérables, non pas pour cette petite qui, une fois le quart d’heure passé, en a tiré, je l’avoue, plus de bien que de mal, mais pour ce pauvre monsieur Le Varlon de Verrigny ! Je ne veux pas dire que lui-même n’en éprouvera point aussi quelque avantage, puisque cet événement lui aura valu, sans doute, son salut éternel ; pourtant, le voilà tout de même en une conjoncture assez fâcheuse, qui est celle d’un homme arraché brusquement du milieu du monde et conduit par la grâce dans une solitude où il s’occupe à la plus dure des pénitences, car sa sœur, la Mère Julie-Angélique, est là pour en régler le détail, et vous ne doutez pas qu’elle ne ménagera