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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/22

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visage, qui les rendaient, à dessein, risiblement difformes.

M. de Bréot, pourtant, ne riait point. Les quatre Sylvestres dansants ne parvenaient pas à le distraire de sa contemplation. Au lieu de suivre leurs jeux, il continuait à observer madame de Blionne. Sa vue donnait à ses pensées un tour particulier et y éveillait une humeur de volupté. Les délices des fêtes du Verduron contribuaient sans doute à l’incliner à cette pente, depuis trois jours que monsieur et madame de Preignelay ne ménageaient rien pour réjouir leurs hôtes. L’agrément des lieux s’était joint à la faveur du temps pour aider à la perfection de ce séjour. Bien que la chaleur eût été forte, elle n’avait jamais paru extrême, et la fraîcheur des nuits reposait de l’ardeur des journées. Madame de Preignelay avait distribué l’emploi des unes et des autres de façon que tout s’y succédât à souhait. On avait soupé en diverses places des jardins et, une fois, dans une grotte de coquillages à l’italienne, vaste et singulièrement ornée de toutes sortes de curiosités d’eau. Les entretiens avaient eu leur tour, à côté des jeux de quilles et des courses de bagues. Ce soir, même, après le ballet, un feu d’artifice devait marquer la fin des divertissements auxquels rien n’avait manqué,