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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/222

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Ils en étaient un jour à cet instant qui succède à d’autres plus doux, quand on frappa brusquement à la porte. M. de Bréot n’eut que le temps de se mettre debout et Marguerite celui de ramener le drap sur son visage, et M. Floreau de Bercaillé apparut sur le seuil. Ce qu’il voyait ne pouvait pas lui laisser le doute d’être importun, mais il n’en montra rien et s’avança de quelques pas dans la chambre, le chapeau à la main, dont il fit un beau salut au corps nu de Marguerite et à M. de Bréot, qui enfilait prestement ses caleçons ; puis, sans se déconcerter, il s’assit sur une chaise qui se trouvait là et, après un moment de silence, s’adressa à M. de Bréot. Celui-ci prenait son parti de l’aventure en pensant qu’après tout, aux fêtes de Verduron, M. de Bercaillé l’avait bien reçu, lui aussi, de son lit où il était couché avec une petite servante rousse, et que les besoins de la nature sont égaux chez tous ; aussi ne se put-il empêcher de rire quand M. de Bercaillé lui dit :

– Eh quoi, monsieur, vous en êtes toujours à cela, et le goût ne vous a pas encore passé de ces gamineries, – et M. de Bercaillé indiquait du doigt ce que la belle luthière cherchait à cacher de son mieux au visiteur indiscret.