que l’après-midi, mais M. de La Bégissière n’était plus là pour les assaisonner de ses discours. La nuit était venue. Une chandelle fumeuse éclairait la chambre. M. Le Varlon de Verrigny se sentait mal à l’aise. Cependant, il se mit à manger et alla jusqu’au fond des plats. Il fallait bien soutenir ce corps misérable à qui il devait d’être au fond d’une campagne déserte, assis sur une chaise boiteuse, devant une chandelle qui se consumait et qui bientôt le laisserait dans les ténèbres et le silence d’un lieu perdu et solitaire, et en proie peut-être aux tentations du Démon, car le Malin est aussi le Nocturne, et l’ombre n’est pas sûre au pécheur.
C’est en ces pensées que M. Le Varlon de Verrigny se disposait à se mettre au lit, quand il entendit marcher dans le corridor. Il prêta l’oreille et reconnut le pas sec et pressé de M. Ravaut. M. Ravaut occupait une cellule à droite de celle de M. Le Varlon de Verrigny. Un autre pas retentit dans le corridor. Lourd et épais, il annonçait M. de La Bégissière. Du bout de ses sabots, qu’il tenait à la main, il frappa à la porte. M. de La Bégissière arrivait du jardin où il allait faire un tour avant de se coucher. Il s’assit sur la chaise et souffla dans ses doigts.