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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/286

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passerait ses journées à jouer du luth et à se ressouvenir !

Ces pensées de retraite et de mélancolie prirent de plus en plus consistance en son esprit et il résolut enfin de mettre son projet en pratique. Il concerta de disparaître sans prendre congé de personne. M. de Bercaillé était à son ermitage. M. Le Varlon de Verrigny purgeait ses péchés à Port-Royal. M. Herbou, le partisan, était au Verduron, chez madame de Preignelay. Il ne lui restait donc qu’à faire ses paquets. La veille de son départ, il mit son luth dans son étui de cuir et alla une dernière fois chez Marguerite Géraud, la belle luthière, acheter des cordes. Elle lui en vendit sans plus d’attention à lui que si elle ne l’eût jamais vu qu’au comptoir.

Pour rentrer chez lui, M. de Bréot traversa le jardin où, l’année précédente, la petite Annette Courboin l’écoutait jouer du luth. Le père et la mère Courboin s’y occupaient justement à examiner un paquet de nippes. Il y en avait de toutes les sortes, les unes de simples haillons, les autres encore assez bonnes. La mère Courboin les triait. Au moment où passait M. de Bréot, le père Courboin tirait du tas un objet bizarre qui frappa