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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/30

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C’est pourquoi M. de Bréot avait été conduit, à son arrivée, à un appartement où se trouvaient déjà MM. de Frasin et des Rigaux. À leur vue, M. de Bréot, qui ne se souciait guère de leur compagnie nocturne, commanda au valet de le mener au logement de M. Floreau de Bercaillé qui l’y reçut de son mieux, mais où il dut se contenter d’un matelas à terre, ce qui ne se fit pas sans déranger une petite servante que M. de Bercaillé avait justement là auprès de lui et dont il fit excuses à M. de Bréot. M. de Bréot dormit fort bien. Il est vrai que M. de Bercaillé avait déjà achevé avec la fille le plus fort de sa besogne et qu’il ne la réveilla guère qu’au matin pour un petit adieu, où il mit plus de délicatesse que de vigueur.


M. de Bercaillé venait justement, pour rejoindre cette fille, de quitter M. de Bréot, aux côtés de qui il avait assisté aux artifices de fusées. Le grand applaudissement donné aux inventions milanaises de M. Congieri avait irrité M. Floreau de Bercaillé. Il enrageait à voir que ces jeux de poudre n’ont pas moins de faveur que ceux où il prétendait exceller et qui demandent un grand exercice d’esprit, la connaissance des fables et le talent d’en tirer un