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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/318

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n’effacerait pas dans mon cœur où elle aurait sa place secrète et où elle détruirait celle sous quoi vous m’êtes apparu tout à l’heure et dont les dépouilles sylvestres signifiaient les intentions qui m’offensent et des projets que je veux bien oublier.

Madame de Blionne s’était tue et elle considérait M. de Bréot. Elle était pâle et ses lèvres tremblaient légèrement. M. de Bréot demeurait muet. Des larmes lui coulaient des yeux. Il admirait madame de Blionne debout devant lui. Elle avait posé le pied sur la perruque cornue. Derrière elle, la fontaine élançait sa gerbe vaporeuse et argentée. M. de Bréot crut y voir une dernière fois la forme d’un corps dansant qui se dissipait en une fumée humide, comme si la Nymphe de ces eaux se fût évanouie pour jamais. Et il se sentit sur le point de défaillir, aussi fut-ce d’une voix mourante qu’il répondit à madame de Blionne.

– Vous le voulez, madame…

Il n’acheva pas. Elle avait mis les deux mains à son cœur comme pour y renfermer la parole qu’elle venait d’entendre et, les yeux clos, dans un soupir, elle murmura :

– Merci.

Ses yeux se rouvrirent. Elle regarda M. de Bréot