Aller au contenu

Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

retrouver M. Le Varlon de Verrigny à son carrosse.

Il était déjà monté et invita M. de Bréot à se placer auprès de lui.

– Venez, monsieur, et partons. Je connais sur la route un bon curé et j’en profiterai pour m’y décharger de mon péché, en même temps que je lui donnerai à dire quelques messes pour le succès de votre conversion, car je compte bien monsieur, vous amener où, quelque esprit fort que l’on se croie et quelque bon esprit que l’on soit, il en faut bien toujours venir.

Et M. Le Varlon de Verrigny frappa familièrement sur l’épaule de son nouvel ami.

Le cocher toucha de son fouet la croupe pommelée des gros chevaux. Le carrosse s’ébranla et franchit les grilles dorées qui fermaient le Verduron. M. Le Varlon de Verrigny étendit les jambes, assujettit sa perruque et, prenant une reine-Claude dans la corbeille qu’il avait fait poser devant lui sur la banquette, pour se rafraîchir en chemin, il la mit tout entière dans sa bouche. Une salive juteuse lui vint aux lèvres, puis il leva la main pour commander l’attention.

M. de Bréot, à son tour, choisit une prune dans