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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/83

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dernier de ma chute. Aussi j’en arrive à regretter de croire en Dieu, puisque je n’ai plus qu’à craindre les jugements de sa justice et que je n’ai point de quoi mériter sa miséricorde.

M. Le Varlon de Verrigny reprit après un silence.

– Si au moins encore j’étais un homme comme vous en êtes un, pour tout dire, un franc impie, j’y trouverais des raisons de vivre à ma guise et l’avantage de me laisser conduire sans remords par mes instincts où je ne verrais simplement que la pente inévitable de ma nature. Je ne songerais pas plus à lui résister que je ne songerais à en regretter les suites. Ah ! si ce que nous pouvons bien faire n’avait point de conséquences éternelles ! Quel repos, quel soulagement, quelle douceur de tous les instants ! Et n’est-ce point là justement l’état où vous êtes, si toutefois les discours que je vous ai tenus l’autre jour en carrosse ont bien pu ne pas ébranler vos pensées sur un sujet où vous en avez, certes, que je réprouve, mais qui vous assurent, je le reconnais, la tranquillité que je vous ai vue et où il me semble vous voir encore ?

M. de Bréot ayant confirmé à M. Le Varlon de Verrigny qu’il n’avait pas changé, en effet, sa façon