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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/96

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et les dernières hirondelles volaient dans le ciel gris. Un après-midi, qu’il s’occupait à ce passe-temps, il aperçut de sa fenêtre M. Floreau de Bercaillé qui causait au fond du jardinet avec le sieur Courboin. Ils convenaient sans doute du prix de quelques hardes, et M. de Bréot allait appeler M. de Bercaillé pour lui demander des nouvelles de M. Le Varlon de Verrigny, mais M. de Bercaillé disparut brusquement, tandis que le sieur Courboin le saluait fort bas, dans le dos, comme quelqu’un à qui l’on doit plus que l’achat de quelques nippes. M. de Bréot referma sa fenêtre, car l’heure commençait à fraîchir, et remit son luth à l’étui. Les cordes harmonieuses ne parvenaient pas à consoler sa tristesse, mais ce fut à elles pourtant que, le lendemain encore, il demandait quelque soulagement de sa peine, quand il entendit gratter à sa porte. La petite Annette Courboin entra et s’assit sans rien dire devant lui. M. de Bréot lui remarqua une mine altérée et une bouche qui allait pleurer. Peu à peu le soir tombait. Il cessa de jouer. La petite soupira dans l’ombre. Il lui parut qu’elle allait lui parler, quand elle tressaillit à la voix de sa mère qui l’appelait du haut de l’escalier et s’esquiva sans avoir rien dit.

Resté seul, M. de Bréot se souvint qu’il avait