Page:Régnier - Tel qu’en songe, 1892.djvu/66

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54 TEL q.u’en songe Tu ne sais rien dont déjà tu ne te souviennes, Et les plus vieux chemins ne mènent pas ailleurs , Par la joie ou les pleurs, Qu’à toi-même, O Vigilante ! Laisse dormir en toi les taciturnes eaux Où ton songe penché se mire à ion silence ; Le vent triste frissonne à i’i robe en lambeaux Ta robe déchirée à c’ angle des tombeaux, Sois silencieuse, à vigilante. Eteins du pied la torche oîi brûla ton orgueil. Et du feu qu’elle expire allume l’humble lampe. Et ne dépasse plus le seuil De la maison où l’âtre en cendre Croule en décombre ; Ferme la porte Et que la paix du soir apporte, Son ombre sur ton ombre !