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X


On dormit tard le lendemain au Fresnay, et le gros Portebize dormit mal et à peine quelques heures, tellement qu’au réveil, sa barbe faite, il sortit pour prendre l’air et dissiper ce qui restait encore en lui de ce mauvais sommeil.

Quittant l’hôtellerie où il logeait et qu’il avait préférée, pour sa part, aux gîtes plus moelleux dont les autres officiers avaient accepté les offres et les aises, il prit une des rues qui menaient vers la promenade.

Elle était déserte à peu près et les rares passants qui la traversaient ne troublaient ni sa méditation, ni sa mauvaise humeur. L’une finie, l’autre durait encore et, à la manœuvre où il dut se rendre, elle se manifesta par une sévérité bougonne, de solides jurons ou la canne levée sur le dos des maladroits qui ne se montraient point assez prompts à chausser l’étrier ou à tirer sur le mors.

La raison de son mécontentement était moins dans les fautes du service ou dans les fatigues de la nuit que dans l’impression fâcheuse qu’il avait ressentie devant son miroir, tandis que le frater