Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/397

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M. Tobyson ne le réconfortaient guère. Visiblement il baissait. Mais, le matin du départ, les voitures prêtes, Milord dans la sienne avec Olympia, Angiolino dans une de louage, au moment où l’on partait, on vit arriver M. de Galandot qui, jeté à la tête des chevaux, pleurant et criant, s’imaginait qu’on allait l’abandonner et que M. Tobyson emmenait Olympia avec lui au bout du monde. En vain expliquait-on à M. de Galandot qu’on reviendrait le soir même, il ne voulait rien entendre et se cramponnait à la portière comme un vieil enfant têtu, si bien que M. Tobyson ordonna à Angiolino de prendre avec lui l’ami français, ce qu’Angiolino fit en maugréant, se souciant peu de parader en compagnie de cet antique mannequin, en habit vert, qui sentait l’office et le graillon, car M. de Galandot, malgré sa dignité reconquise, ne laissait pas d’aider par goût, de temps à autre, à leur besogne, Jacopo et la Romagnole près de qui il se reposait des transes que lui donnait la turbulente amitié de M. Tobyson de Tottenwood.

Et, tout en roulant vers Frascati dans l’air frais du matin, Angiolino trouvait qu’il était grand temps que le milord disparût, que M. de Galandot réintégrât les cuisines et reprît sa souquenille, et il voyait déjà l’habit vert perroquet, chef-d’œuvre de Cozzoli, quitter les épaules maigres du comte pour, planté sur un bâton, servir d’épouvantail aux oiseaux.