Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/406

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XV


Il s’agissait maintenant d’obtenir que M. de Galandot contribuât à l’achat de la villa de Frascati. M. Dalfi, consulté le lendemain, s’y prêta aux conditions ordinaires, et Angiolino rentra chez lui le soir, portant en sa poche le papier où ne manquait que la signature de la dupe complaisante. C’était un jeu de l’obtenir ; aussi le rufian soupa-t-il gaiement en tête-à-tête avec sa maîtresse. M. de Galandot n’avait point quitté sa chambre depuis le retour de Frascati d’où il était revenu morfondu et claquant des dents. En rentrant, il avait regagné son ancien logis proche des cuisines et s’était mis au lit où la Romagnole, par compassion pour sa toux, lui apportait des cataplasmes et des tisanes chaudes. La soirée achevée gaiement, Olympia et Angiolino allaient se coucher, quand ils entendirent gratter à la porte. La mine effarée de Jacopo se montra.

— « Qu’y a-t-il ? dit Olympia.

— Le seigneur Galandot est très mal.

— Que dis-tu là, Jacopo ?

— Oui, signora, en passant par le couloir, je l’ai entendu qui râlait. On croirait qu’il va étouffer.