Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/9

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Je ne sais trop, pour dire vrai, d’où j’ai été conduit à écrire ce singulier roman ni par où il m’est venu à l’esprit. Ce qui est certain, c’est qu’il y trouva presque à mon insu de quoi m’imposer son autorité et me contraindre à faire droit à ses exigences.

Malgré tout, je n’aurais pas dû, peut-être, lui accorder le crédit qu’il réclamait ni lui permettre de prendre corps en un livre qui, s’il contenta ma fantaisie, ne laisse pas d’embarrasser quelque peu mon jugement ; mais cette hétéroclite figure de M. de Galandot m’est, si souvent et avec tant d’insistance, apparue à la pensée que j’ai ressenti le besoin de me l’expliquer à moi-même. Je lui ai inventé une vie pour l’écarter de la mienne et j’ai pris ensuite le parti de le faire connaître aux autres pour mieux parvenir à l’oublier.

Le voici donc représenté aussi exactement que possible avec les événements que j’ai imaginés autour de lui dans le sens de son