Page:Rémusat - Le Livre des récompenses et des peines.djvu/47

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foyer a ses cheveux réunis en nœud sur la tête, ce qui est en Chine la mode des femmes, et les Gloses ajoutent que quand cet esprit se fait voir, il a une robe d’écarlate et l’air d’une belle femme. Il est raconté dans l’histoire des Heou-han, qu’un certain Yen-tseu était occupé, le dernier jour de l’an, à souffler le feu, quand l’esprit du foyer lui apparut ; Yen-tseu lui sacrifia un bélier jaune. Enfin, dans les mélanges sur les cinq élémens, Tsa hing chou, on dit que l’esprit du foyer a pour nom propre Tchen, et pour titre d’honneur Tseu-kouo, Tseu tian. Les Mandchous le nomment Dchoun ni edchen.

(8) « Celui qui veut amasser des mérites, dit ici notre commentateur, et faire une provision de vertus, doit non-seulement aimer les hommes, mais aimer aussi les choses animées, les oiseaux, les poissons, les insectes, les vers, en un mot tout ce qui vole, qui marche, qui se meut ou qui croît ; car tous ces êtres ont quelque chose qui leur est commun, et que l’homme ne peut contrarier sans devenir méchant ; c’est l’amour de la vie et la crainte de la mort. Qu’importe en cela la différence de la grandeur ou de la forme ? » Je mets en note le texte chinois de cette belle pensée : faute de caractères chinois je la transcris en lettres latines ; mais il sera aisé à ceux qui entendent la langue de le restituer[1].

  1. Fan khin, iu, tchhoung, i, i-thsieï feï, tseou, toung, tchi-tchi louï, tou kiao tso we, souï tse si weï, tou chi i pan sing ming : than seng, pha sse. Pou kho jin sin cha haï, etc.