« Tchang-kio, sous la dynastie des Han[1], et Lieou-fou-thoung, sur la fin de celle des Youan[2], se livrèrent à la magie et rassemblèrent de grandes troupes de sectateurs qui causèrent des troubles violens. Ils furent détruits par la suite ; mais dans des temps plus rapprochés de nous, nous avons vu la secte des Samanéens, qui veut anéantir toutes les actions humaines[3] ; celle de l’auguste ciel, Hoang-thian ; celle du nénuphar blanc[4] ; celle du seigneur
- ↑ Voyez Histoire générale de la Chine, T. III, p. 508.
- ↑ Voyez le même ouvrage, T. IX, p. 593.
- ↑ Il y a dans le texte Wou ’wei kiao, la secte sans action. Voici l’article du Tseu-tian qui prouve qu’il s’agit des Samanéens : « Cha-men veut dire qui agit avec attention. Suivant le livre en 42 chapitres, qui contient les paroles de Fo : Ceux qui renoncent à leurs proches, qui quittent leurs maisons pour aller demeurer dans des monastères, qui connaissent à fond la nature de la pensée, et qui expliquent la loi où il n’y a point d’action, se nomment Cha-men. Tseu-tian, au mot Cha.
On voit que le Nirwana, ou l’extinction de la pensée, but ordinaire des méditations des Bouddhistes, est la même chose que notre auteur désigne par l’expression de Wou ’weï. Comme il a admis peu auparavant la doctrine des Bouddhistes au nombre des trois vraies religions, il entend sans doute parler ici d’une secte de cette religion, qui fait du Nirwana sa seule occupation.
- ↑ Autre secte célèbre des Bouddhistes ; elle est en horreur à la Chine, où on la considère plutôt comme une association secrète et politique que comme une religion. Ceux qui la suivent ne reconnaissent, dit-on, aucune autorité humaine, et se croient tous appelés au gouvernement de l’État. Les ennemis de la religion chrétienne ne manquaient jamais, pour la décrier plus sûrement, de l’assimiler à la secte