Page:Rémusat - Le Livre des récompenses et des peines.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

débauche, et elles finissent par s’abandonner à d’horribles désordres. Un chef de famille qui permet de semblables attentats croit-il être exempt de reproches ? »

(19) On cite ici les belles paroles de Lao-tseu : Il n’y a pas de plus grand péché que les désirs désordonnés ; il n’y a pas de plus grand malheur que de n’être jamais satisfait :

Tsouï mou ta iu to yo ;
Kouo mou ta iu pou tchi tsou.

(20) Les supérieurs qu’on entend ici sont : le prince, par rapport aux sujets ; le père, par rapport au fils ; le général, par rapport au soldat ; le magistrat, par rapport au peuple ; et enfin le maître, par rapport aux domestiques.

(21) « L’eau et le feu servent à la nourriture des êtres vivans. Il y a des esprits qui président aux puits et au foyer. Si vous les franchissez en sautant, non-seulement vous insultez et vous souillez la demeure des esprits, mais vous marquez un mépris coupable pour ce qui fait la base de la vie de l’homme. Comment ne serait-ce pas un péché ? »

C’est par des motifs analogues qu’il est défendu d’allumer des parfums au feu du foyer, et de souiller le bois qui doit servir à préparer des alimens. Quant au premier point, on en donne une raison fort ridicule : c’est que la flamme et les cendres du foyer étant vulgairement appelées Fou loung souï (absconditi draconis urina), il serait très-choquant d’y allumer des parfums qu’on veut brûler en l’honneur