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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.


Mon talent rétif d’ordinaire,
L’est davantage ce matin ;
Remplacez donc par l’art de plaire
Mon Apollon sourd et mutin.

En d’autres temps la politique
Peut occuper tous les esprits,
Aujourd’hui suivant la pratique,
On se montre bien mieux appris.
On s’embrasse, on se félicite,
On se raccommode souvent ;
Que de fois après la visite
Autant en emporte le vent !

Vous qu’une triste destinée
Accable de constants malheurs,
Les premiers instants de l’année
Donnez du moins trêve à vos pleurs
Attendez ; les ans qui se suivent
Ne se ressemblent pas toujours ;
L’avenir à tous ceux qui vivent
Ménage quelques heureux jours.

Vous êtes d’humeur ballatoire,
Dansez donc, sautez, jeunes gens ;
Vos parents ont de la mémoire,
Pour vous ils seront indulgents.
Les saturnales de la vie
Sont si courtes en vérité
Qu’on doit vous y voir sans envie
Oublier la réalité.

Aux amants donnant la réserve,
Aux belles la fidélité,
Aux vieillards, que le ciel conserve,
Je souhaite calme et gaîté ;
Aux époux quelque souvenance
De leurs sentiments d’autrefois ;
A tous la santé, l’abondance,
Et tous autres biens de leur choix.

Jeunes beautés dont la tendresse
Se nourrit d’un lointain espoir,
Que l’amour avec la sagesse
À vos côtés marchent de pair.