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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.


 

« Lorsque la voix du pays vous réclame,
«  De vains débats doivent être finis !
« Que désormais son amour vous enflamme !
« Pour être heureux soyez toujours unis. »

Il avait dit et dans l’air il s’élance,
Par ses conseils soyons encouragés ;
Et méritons par notre obéissance,
Les beaux succès qui nous sont présagés.
Si nous suivons du bienveillant Génie,
Les bons avis, le triomphe est certain !
Plus de discords : Amour de la patrie !
Rallions-nous et donnons-nous la main.

un canadien.

1831.

CHANT DU VIEILLARD SUR L’ÉTRANGER.

  

Air : Dis-moi, soldat, dis-moi, t’en souviens-tu ?


Près de ses fils, sur le sol de l’enfance,
Certain vieillard annonçait le danger ;
D’un ton plaintif éteint par la souffrance,
Disait souvent en voyant l’étranger :
« Veillez, mes fils, au bien de la patrie,
« Comme dépôt, ne l’abandonnez pas,
« Avec l’honneur et la paix de la vie,
« Vous le savez, ça va du même pas.

« J’ai déjà vu, du seuil du toit champêtre,
« De vils intrus vouloir donner la loi ;
« Avec mépris, je les ai vus paraître,
« À leur aspect j’éprouvais de l’effroi :
« Je ne pouvais à leur morgue me faire,
« En mon pays, je ne les voulais pas ;
« Aussi parfois je ne pouvais me taire,
« Vous le savez, ça va du même pas.

« Il fut un temps qu’ils inspiraient la crainte,
« Il fut un jour qu’ils montraient du pouvoir ;
« Mais tout cela, c’était et ruse et feinte,
« Pour vous fermer le chemin du devoir :