Salut ô vous, bords chéris de nos pères,
Votre doux nom règne encor parmi nous.
Abandonnés, jadis, en nos misères,
Des Canadiens s’est calmé le courroux.
Et pour la France, un chant sacré s’élève ;
Qu’il brille pur le ciel de nos ayeux.
Au nouveau monde un jour pour nous se lève,
Il sera glorieux.
Des pleurs d’exil ont du sang des barbares,
Purifié nos fertiles sillons ;
Sur des débris les lugubres fanfares
Ne portent plus l’effroi dans les vallons.
La liberté, la paix et l’abondance
Ont aux amours remis un luth joyeux.
Au nouveau monde un jour pour nous commence,
Il sera glorieux.
On ne voit point des grands dans leurs tourelles,
De nos pasteurs éblouir les fiertés.
A la vertu comme à l’honneur fidèles
Ils se riraient de ces divinités.
Au même rang le destin nous fait naître ;
Seul le mérite est un titre des cieux.
Au nouveau monde un jour vient de paraître,
Il sera glorieux.