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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.

L’airain sonore au clocher du village,
En répondant à l’hymne du matin,
Réveillera par son divin langage,
Ces sentiments qui charmaient tant mon sein.

Et sous l’ormeau, voisin du toit champêtre,
Aux pas légers qu’accorderont mes chants,
Je mêlerai les récits que fait naître
Le Dieu jaloux du bonheur des amants.

        De la rive où le flot expire
        J’écouterai le vieux pêcheur.
        Sa voix que le silence inspire
        A des airs qui charment le cœur.

Mes doigts harmonieux animeront ma lyre,
Dont la corde souvent chantera nos exploits.
Et quand l’âge viendra refroidir mon délire,
        Assis à l’ombre d’un bois,
Mes chants plus doux plairont au folâtre zéphire.

f. x. garneau. (Londres).

1832.

LE CANADIEN.

CHANSON.


Air : Mon père était pot.


Le Canadien traître à sa foi
        Aurait-il la manie,
D’oublier les mœurs et la loi,
        De sa belle patrie ?
        Non que la gaité
        Et l’urbanité
Règnent sur nos rivages :
        Que chanson d’amour,
        En ce joyeux jour,
        Rappellent nos usages.

Parlerais-je de ces écrits,
        Qui remplissent la presse,
Et ne font qu’aigrir les esprits,
        Dans ces jours d’allégresse ?