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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.


 
Ce noble cri partout se fait entendre ;
Le peuple, enfin, veut reprendre ses droits.
Un an commence où plus d’un trône en cendre,
En s’éteignant, fera pâlir les rois.
        A cet heureux présage
        Que promet un autre âge,
Peuples, chantons ces mots chers à mon cœur :
La liberté, la patrie et l’honneur !


1834.

LE RETOUR.

à a. n. morin, écuyer


Tu viens de la riche Angleterre,
Eh ! bien, frère, le ciel là bas
Est-il descendu sur la terre ?
Ou bien l’homme y dit-il : hélas !…
En approchant le grand fantôme
Au lointain prestige emprunté,
Comment s’efface chaque atome
Du mirage de liberté ?

Fantôme accoudé sur sa banque,
Son bras domine l’Océan,
Mais ce long cri : le pain nous manque !
Est-il le bruit sourd d’un volcan ?
Non, ce grand peuple qui mendie,
L’espoir même l’a déserté,
Non, son âme s’est engourdie
Tandis qu’il criait : liberté !

Le fier dominateur des ondes
Penche-t-il un front sourcilleux
Vers les nations moribondes
Qu’écrase son sceptre orgueilleux ?
Eh ! croit-il qu’un peuple succombe,
Quand, noble, il jure avec fierté
D’entrer dans la nuit de la tombe,
Ou de ravir sa liberté ?