Assis au banquet d’Amérique,
On emplit ta coupe de sang !
Serait-elle donc chimérique,
La voix grande qui dit ton rang ?
Dédaignant la manne de l’ange,
Veux-tu, comme Israël, manger,
En cherchant dans la vieille fange,
Les fruits impurs de l’étranger ?
Non, non, dans la coupe sanglante,
Tu ne boiras pas le mépris,
Ni l’injustice dégoûtante,
Ni l’orgueil de tes ennemis.
Dis, dis d’une voix de tonnerre
À ces tyrans audacieux :
Le lion règne sur la terre,
Mais l’aigle s’approche des cieux…
J. E. Turcotte.