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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.

1834.

IMPROMPTU CHANTÉ LE JOUR DE LA
ST. JEAN-BAPTISTE[1].

(inédit.)

 
Les ennemis sur l’autel de la haine,
Ô mon pays ! décidèrent ton sort,
À tes enfants ils présentent la chaîne,
Souffriraient-ils, quoi ! craindraient-ils la mort ?
Un faible espoir porte ta voix plaintive…
De ta marâtre encor croire au serment !
Songe plutôt que d’une aile bien vive
La liberté voltige en t’effleurant.

Espère encore, une heureuse nouvelle
Te laisse voir qu’on vient venger tes droits :
Un secrétaire à tes cris est rebelle
De ce Néron aimerais-tu les lois ?
Espère encore, jamais ne sois timide,
La liberté n’est pas un vain néant ;
Songe toujours que d’une aile rapide
La liberté voltige en t’effleurant.

Si toutefois une aurore aussi belle
S’obscurcissait d’un voile dangereux,
Et si ta mère osait être cruelle,
Espère encor, tes fils sont valeureux.
Oubliront-ils cette scène outrageante
Où vierge alors ton sein reçut leur sang ?
Ils savent tous que d’une aile engageante
La liberté voltige en t’effleurant.

  1. La fête nationale des Canadiens-Français a été instituée par M. Ludger Duvernay, en 1834, et célébrée pour la première fois à Montréal, dans le jardin de M. John Macdonald, avocat, au faubourg St. Antoine. C’est M. Duvernay qui a fondé, la même année, la Société St. Jean-Baptiste, et choisi la feuille d’érable comme emblème de la nationalité canadienne.