Que de maux, de pleurs et de joie,
Que de grands projets superflus,
En un jour deviennent sa proie ?
Un an s’efface ! ils ne sont plus.
Naguère, encore dans l’enfance,
Nos pères étaient jeunes, frais :
Leurs cœurs palpitaient d’existence,
Ils s’égayaient dans leurs banquets.
Plus vieux, ils aimaient dans les fêtes
À voir leurs enfants éperdus
Danser, de fleurs orner leurs têtes :
Un demi-siècle ! ils ne sont plus.
La vie est un brillant mirage
Qu’un moindre souffle peut ternir ;
La scène où se fait le partage
Du passé d’avec l’avenir.
Ah ! nous, tremblants de sa menace,
Nous avons vu dans son courroux
Sa mort décimer notre race !
Encore un an ! où serons-nous ?