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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.

m. dolmont. C’est ce qui vous trompe, monsieur, l’ennui n’est fait que pour l’homme désœuvré ou qui ne trouve pas de ressource en lui-même ; au reste, chacun a ses jouissances et voici les miennes :


ARIETTE.

De l’indigence autour de moi,
Adoucir la peine extrême,
Faire du bien, voilà ma loi,
Mon goût, mon système.
À l’abri des soins divers,
     Et des revers
     De la fortune,
Sans rechercher la grandeur,
En ces lieux je trouve le bonheur,
Nul désir ne m’importune.
Écartant de moi les soucis,
Les chagrins, les tristes ennuis,
Si l’on me blâme, je m’en ris ;
Pour moi le plaisir suprême,
Est de me faire des amis,
Et de jouir de moi-même.


le bailli. Avec cette philosophie on doit se faire effectivement beaucoup d’amis.

m. dolmont. Et l’on ne fait souvent que des ingrats ; mais venons au sujet qui vous amène.

le bailli. Vous avez adopté une jeune personne à laquelle vous voulez du bien.

m. dolmont. Vous parlez de Colinette peut-être ?

le bailli. Oui, c’est une aimable enfant.

m. dolmont. Il est vrai que j’ai pris plaisir à l’élever, et j’ai bien lieu de ne m’en pas repentir.

le bailli. Vous avez dessein sans doute de lui procurer un bon établissement ?

m. dolmont. Je n’ai encore aucune vue à cet égard ; mais quand elle prendra un parti, je me réserve seulement le droit de l’éclairer sur son choix.

le bailli. J’entends, c’est-à-dire, l’empêcher de se