Petit Jardin que j’ai planté,
Que ton enceinte sait me plaire !
Je vois en ta simplicité
L’image de mon caractère.
Pour rêver qu’on s’y trouve bien !
Ton agrément c’est ta verdure,
À l’art tu ne dois presque rien,
Tu dois beaucoup à la nature.
D’un fleuve rapide en son cours,
Tes murs viennent baiser la rive ;
Et je vois s’écouler mes jours,
Comme une onde fugitive.
Lorsque pour goûter le repos,
Chaque soir je quitte l’ouvrage,
Que j’aime, jeunes abrisseaux,
À reposer sous votre ombrage !
Votre feuillage tout le jour,
Au doux rossignol sert d’asile,
C’est là qu’il chante son amour,
Et la nuit il y dort tranquille.